Les objections
Les Chevaliers de Colomb ne représentent pas un mouvement de spiritualité. Leur « couleur » spirituelle est celle de l’Eglise Catholique. Les hommes sont engagés en tant que catholiques, avec la richesse et la complémentarité de leur sensibilité spirituelle. Un point commun : leur attachement à la foi catholique, à son enseignement social et moral et le désir ardent de servir la paroisse et le prêtre, dans un élan missionnaire.
L’organisation des Conseils est volontairement assez normée. La méthodologie employée dans le suivi des programmes permet de s’engager pour une heure par mois (durée de la réunion mensuelle), soit 1 / 720 ème de son temps. Plus les hommes seront nombreux et les projets simples et réalistes, et plus cette durée d’engagement sera indolore.
D’inspiration américaine, ce projet s’est développé dans plus de quinze pays dans le monde. Les enjeux d’inculturation sont importants et nous pensons que l’esprit français peut s’enrichir en accueillant des bonnes pratiques venant de l’international (simplicité dans les relations, méthodologie, expression de besoins, parole donnée, partage de bonnes pratiques, enrichissement spirituel et culturel …).
Nous comprenons que nos épouses ou d’autres femmes puissent ne pas comprendre le besoin éprouvé par les hommes de se retrouver … entre hommes. C’est souvent ce contexte exclusivement masculin, que l’on retrouve sur les terrains sportifs, qui permet de faire tomber les statuts, d’oublier les postures sociales ou mondaines … pour se retrouver comme des garçons, égaux dans notre pauvreté pour servir. Sans oublier la priorité des hommes mariés : celle de servir, sécuriser et chérir son épouse.
Les Chevaliers de Colomb ne sont pas des boy-scouts romantiques sur le retour, un club de pieux bien-pensants ou des comploteurs chrétiens. Là n’est pas vraiment le sujet … Le mouvement est très simple, pauvre et incarné. Unir nos talents dans des projets, en partant de l’entité paroissiale et de l’amitié avec le prêtre. Nous unissons ces talents pour promouvoir l’enseignement de l’Eglise catholique. En aucun cas l’engagement ne sera une fuite ou une échappatoire par rapport au devoir d’état familial ou professionnel.
La beauté d’une aventure ne répond pas qu’à des critères de marketing et de communication. Chaque pays aurait pu trouver un nom plus adapté et plus attractif. Nous pensons cependant que le projet ne tient pas à un nom, une marque, un logo. En respectant le nom et les codes originels du mouvement, nous posons aussi un acte d’humilité et d’obéissance, qui conduit à mieux parler du fond des projets, au-delà d’une forme et d’une appelation qui peut décontenancer un public très franco-français.
L’esprit de service et de fraternité n’est ni conservateur ni désuet. Certaines formes extérieures dans l’engagement peuvent apparaître décalées à certains. Nous assumons que l’esprit de chevalerie et ses ressorts soient d’une grande actualité en ces temps troubles : inclusion, reconnaissance, rites, sens de l’engagement et de la parole donnée… Nous sommes convaincus que les hommes de bonne volonté doivent se connaître pour mieux s’aimer, partager leurs visions, leurs projets, leurs talents pour contribuer à évangéliser au sein de notre pays.
Nous aimons le risque. Effectivement, il y a une culture française de mouvements typiquement français, souvent inspirés par une spiritualité et des charismes donnés. Les Chevaliers de Colomb français sont riches de leur identité française et c’est précisément cette identité qui est un atout pour le mouvement, à l’international. Nous souhaitons développer en France la vision fondatrice du Père McGivney, dans un contexte similaire à celui de la fondation de cette organisation : hommes déboussolés, société fragile et enjeux missionnaires.